Ante Pavelić (14 juillet 1889 – 28 décembre 1959) est un homme d’État croate. Fondateur des Oustachis (Ustaše), un mouvement nationaliste croate de type fasciste, il est de 1941 à 1945 le dirigeant de l’État indépendant de Croatie (Nezavisna Država Hrvatska, NDH) allié de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il s’engage en politique au sein du Parti croate du Droit, un mouvement nationaliste partisan de l’indépendance de la Croatie. Élu député en 1927, il est contraint à l’exil en 1929 lors de l’avènement du roi Alexandre Ier. À Rome où il s’installe, il fonde le parti des Oustachis en collaboration avec les membres de la faction dure du Parti croate du Droit, exilés comme lui. Le groupe s’inspire des méthodes et reçoit les conseils de l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (ORIM), avec laquelle il organise l’assassinat à Marseille le 9 octobre 1934 d’Alexandre Ier.
Après l’invasion de la Yougoslavie par les forces de l’Axe en avril 1941, Pavelić devient le dirigeant de l’État indépendant de Croatie, mis en place par les Allemands et les Italiens. Ce régime persécute et assassine 35 000 Juifs, entre 172 000 et 290 000 Serbes et 25 000 Tziganes, ainsi que les opposants croates (notamment communistes). Après avoir promulgué des lois anti-juives, Pavelić crée le camp de concentration de Jasenovac. En mai 1945, face à la progression des Partisans communistes, il s’enfuit et se réfugie en Autriche, puis à Rome, avant de s’installer en Argentine. En 1957, il est blessé lors de deux tentatives d’assassinat, vraisemblablement commanditées par les services secrets yougoslaves. Il se réfugie à Madrid, où il meurt en 1959. Il est inhumé au cimetière Saint-Isidore.
Biographie
Ante Pavelić est né à Bradina en Bosnie-Herzégovine, alors occupée par l’Autriche-Hongrie[1] le 14 juillet 1889[2] dans une famille catholique peu fortunée. Il suit des études de droit à Zagreb, obtenant une licence en 1914 et un doctorat l’année suivante[2]. Devenu avocat, il assure la défense de plusieurs patriotes croates et macédoniens poursuivis par les tribunaux yougoslaves[Quoi ?][3]. Il s’engage en politique au sein du Parti croate du Droit, un mouvement nationaliste partisan de l’indépendance de la Croatie. Il est arrêté en 1912 dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’assassinat de Slavko Cuvaj (en)[4], ban (vice-roi ou gouverneur) de Croatie. Il reçoit son diplôme de droit en 1915[5].
En 1922, il épouse Maria Lovrenčević (1897-1984), avec laquelle il a deux filles, Višnja et Mirjana, et un fils, Velimir[2]. Maria était d’origine juive par la famille de sa mère et son père, Martin Lovrenčević, membre du Parti croate du Droit, était un journaliste renommé[6]. Élu conseiller municipal de Zagreb puis député (1927)[7], Pavelić s’exile en 1929, lorsque le roi Alexandre Ier met en place un régime dictatorial[7], rebaptisant le pays royaume de Yougoslavie et dissolvant le parlement[8].
Exil et formation des Oustachis
Ante Pavelić dans les années 1930.
Pavelić rencontre alors à Sofia un dirigeant de l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (ORIM), ce qui lui vaut une condamnation à mort par contumace par un tribunal yougoslave, source de prestige lors des années suivantes[9]. Il se réfugie d’abord à Vienne, où il prend contact avec des officiers autrichiens anti-yougoslaves. À Rome où il réside ensuite, il fonde à une date incertaine (peut-être en 1930) le parti des Oustachis[9] (de ustaš, « insurgé, rebelle »), un mouvement nationaliste qui rassemble d’autres exilés membres de la faction dure du Parti croate du Droit. Le groupe s’inspire des méthodes et reçoit les conseils de l’ORIM[10],[11].
Soutenu par le régime fasciste italien, le mouvement oustachi prend de l’ampleur et implante des camps d’entraînement para-militaires en Hongrie[12] et en Italie[3]. Pavelić se présente alors comme un guide héroïque, instillant des éléments fascistes dans le mouvement[3]. L’idéologie se radicalise, intégrant des éléments antisémites et anti-orthodoxes[13]. Le parti mobilise de l’argent et des combattants parmi les Croates exilés en Europe occidentale (notamment en France et en Belgique)[14] et en Amérique du Nord[15]. Il a d’abord des activités terroristes[16], la plus courante étant le dépôt de bombes minutées dans des trains à destination de la Yougoslavie[14]. En 1932, une révolte dans la région de Lika est durement réprimée, médiatisant le combat des Oustachis[14].
Pavelić commandite l’assassinat le 9 octobre 1934 d’Alexandre Ier, en visite d’État à Marseille[17]. Le ministre français des Affaires étrangères Louis Barthou est aussi tué lors de l’attentat. Lors du procès en France, six militants sont inculpés, parmi lesquels trois seulement sont présents en France[18], l’Italie refusant d’extrader Pavelić et son adjoint Dido Kvaternik. Condamné à mort par contumace par deux tribunaux, français[18] et yougoslave, Pavelić reste discret les années suivantes[12]. Il est toujours sous la protection de Mussolini[19], mais ce dernier le fait néanmoins mettre en détention d’octobre 1934 à 1936[20] alors que l’Italie tente d’améliorer ses relations avec la Yougoslavie.
Fondation de l’État indépendant de Croatie
Proclamation de l’État indépendant de Croatie, affiche datée du 10
avril 1941 représentant Ante Pavelić.
En 1940, alors que la situation en Europe permet à Mussolini d’envisager de nouveau d’engager des hostilités contre les Yougoslaves, le régime fasciste italien renoue son alliance avec les Oustachis, relançant leur entraînement et permettant à Pavelić de constituer la structure d’un futur gouvernement[21]. Pavelić est reçu par Galeazzo Ciano, ministre des Affaires étrangères italien, qui lui propose de le mettre au pouvoir en Croatie dans l’éventualité d’une offensive italienne dans les Balkans[22]. De leur côté, les Allemands pensent d’abord à Vladko Maček, président du Parti paysan croate qui bénéficie d’un large soutien populaire, ou à Miklós Horthy, régent de Hongrie, qui déclinent tous deux la proposition. Le régime nazi accepte dès lors la proposition italienne de mettre les Oustachis au pouvoir en Croatie[23].
Le 6 avril 1941, la Yougoslavie est envahie par les forces de l’Axe. Le 10 avril 1941, l’un des proches de Pavelić, Slavko Kvaternik, proclame l’État indépendant de Croatie (NDH)[20],[24]. Arrivé cinq jours plus tard à Zagreb, Pavelić prend la tête du nouveau régime[20], avec le titre de Poglavnik (« Dirigeant »)[25], proclamant un lien mystique avec la nation croate[26].
Il accepte de céder des territoires à l’Italie, dont l’essentiel de la Dalmatie, affaiblissant le soutien dont il dispose dans l’administration[27]. Conformément à l’histoire et aux souhaits de son dirigeant, le gouvernement oustachi est inféodé de fait à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste[28], dont il copie les institutions. L’Allemagne et l’Italie se réservent chacune une zone d’occupation en Croatie, interdisant notamment au nouvel État la formation d’une marine de guerre[28]. En vertu des accords avec l’Italie, un prince italien est fait roi sous le nom de Tomislav II. Ce monarque ne visite jamais son royaume, jusqu’à sa renonciation à la couronne[29]. En juillet 1943, après la chute de Mussolini et peu avant la capitulation de l’Italie, « Tomislav II » abdique, et Pavelić dénonce ensuite les accords passés avec l’Italie.
Dirigeant du NDH
Pavelić place parmi ses priorités la « purification » de la langue croate, signant le décret de création de l’agence d’État croate pour la langue (HDUJ) dès le 28 avril 1941[30]. Cette réforme de la langue se manifeste notamment par la suppression des mots d’origine extérieure, essentiellement serbe et turque[30],[Note 1], mais aussi par une modification de l’orthographe visant à se rapprocher des racines slaves du croate[31]. Imposée par des instructions directes du Poglavnik aussi bien que par des mémorandums de l’HDUJ, cette évolution est diffusée à travers les médias de masse comme la presse et la radio, ainsi que dans les textes juridiques[31].
L’armée du NDH combat aux côtés des forces de l’Axe à la fois contre les Partisans communistes et les Tchetniks royalistes. Par ailleurs, malgré des décrets visant à contrôler la violence dans l’application des lois[32], le régime en place suit avec enthousiasme les conseils d’Hitler encourageant l’épuration ethnique[29], persécutant et assassinant 35 000 Juifs, entre 172 000[33] et 290 000[34] Serbes et 25 000 Roms[35], ainsi que les opposants croates (notamment communistes). Après avoir promulgué des lois anti-juives, Pavelić met en place plusieurs camps de concentration[36], dont le camp d’extermination de Jasenovac, unique camp d’extermination de la Seconde Guerre mondiale non géré par les Nazis.
Il soutient la liquidation des prisonniers des camps, suivant de près les activités du commandant des camps Vjekoslav Luburić[37]. Il expose également des restes humains offerts par des unités qui torturent des civils prisonniers[38]. Son mot d’ordre à l’égard des Serbes est d’en « exterminer un tiers, en chasser un tiers, en convertir un tiers » de l’orthodoxie au catholicisme[38]. Cette politique ethnique se double donc d’un soutien marqué à la religion catholique, malgré une forte inimitié entre Pavelić et l’archevêque de Zagreb Alojzije Stepinac[39]. Pavelić est reçu à Rome par le pape Pie XII, et les exactions du NDH ne sont jamais condamnées par l’Église catholique[38].
Déclin du NDH
Au début de 1944, l’État indépendant de Croatie est en pleine débandade politique et économique. Le général SS Ernst Fick juge à l’époque que Pavelić n’est plus que « le maire de Zagreb », son pouvoir s’arrêtant à la banlieue de la capitale. Les Allemands vont jusqu’à envisager la transformation de la Croatie en protectorat. Menés par Mladen Lorković et Ante Vokić (en) en coopération avec le Parti paysan croate, des cadres du régime oustachi tentent de nouer des contacts avec les Alliés en vue d’un changement de camp[40], puis éventuellement d’un remplacement de Pavelić. Ils commettent l’erreur de croire possible une coopération avec ce dernier, qu’ils informent de leurs intentions. En août, après le passage de la Roumanie dans le camp des Alliés, les membres de la conspiration Lorković–Vokić (en) sont arrêtés[41], puis condamnés à mort. Une vague d’arrestations frappe également ce qui reste du Parti paysan croate qui tentait de se réorganiser. Pavelić accuse en outre le représentant allemand en Croatie Edmund Glaise-Horstenau de contact avec le Parti paysan en vue d’obtenir son remplacement. Le plénipotentiaire du Reich rentre indigné en Allemagne et obtient son transfert[42],[43]. La multiplication des actes de violence des Oustachis à l’égard des Musulmans entraîne par ailleurs la création de nouveaux groupes armés, cette fois ouvertement hostiles au régime de Pavelić.
En mai 1945, Pavelić fuit face à l’avancée des Partisans, au milieu de la panique provoquée par les Oustachis à Zagreb, alors que son frère Josip, impliqué dans le régime oustachi, est capturé et exécuté[12]. Lui-même est condamné à mort par contumace en juillet 1945[44]. Il se réfugie dans des couvents autrichiens[45], puis à Rome pour deux ans, sous la protection du père Krunoslav Draganović[46]. L’Église catholique romaine est soupçonnée par les communistes de l’avoir aidé à fuir[47], en alléguant de l’indulgence du pape Pie XII envers le régime des Oustachis. Il pourrait aussi avoir été aidé par les Etats anglo-saxons soucieux de préserver des anti-communistes à l’aube de la guerre froide[15].
Dernières années
Ante Pavelić à l’hôpital, après les tentatives d’assassinat de 1957.
Installé en Argentine grâce à la protection de Juan Perón en 1948, Ante Pavelić, actif au sein la communauté croate, fonde en 1956 le Mouvement de libération croate[48]. Ce groupe finance la commémoration des massacres de Bleiburg en mai 1945[49] et présente les actions des Oustachis pendant la guerre comme une révolution après des années d’oppression[50]. D’autres groupes de soutien sont notamment présents dans la communauté croate aux États-Unis, comprenant plusieurs frères franciscains ayant fui les représailles de Tito[51].
En 1957, Pavelić est blessé à Buenos Aires lors de deux tentatives d’assassinat, vraisemblablement commanditées par l’UDBA, le service secret de la Yougoslavie communiste. Découvert, il doit s’exiler afin d’éviter l’extradition. Il se réfugie en Espagne, à Madrid, où il meurt en 1959 des suites de ses blessures[52]. Il est inhumé dans la capitale espagnole, au cimetière Saint-Isidore[53].
L’État espagnol ne fournit cependant pas de preuves assez convaincantes de la mort d’Ante Pavelić, aucune photographie n’est communiquée, tout comme aucun officiel yougoslave ne peut constater cette mort, et l’État yougoslave doute jusqu’à la mort de Tito, en 1980. Entre 1981 et 1987, les autorités yougoslaves demandent à l’Espagne d’avoir accès aux restes de Pavelić pour confirmer sa mort, sans résultat. La dissolution de la Yougoslavie en plusieurs États à partir de 1991 met fin à ces procédures.
Postérité et hommages
Plusieurs groupes terroristes des années 1970 se réclament du mouvement oustachi et des méthodes prônées par Pavelić pendant l’entre-deux-guerres, attaquant des avions et tuant l’ambassadeur yougoslave en Suède[54]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990, l’image de Pavelić et les symboles du régime oustachi sont utilisés par les indépendantistes croates, tandis que les crimes de l’État indépendant de Croatie sont pris comme prétexte par des Serbes pour massacrer des Croates[55]. A cette époque, le président croate Franjo Tudjman considère la possibilité de rapatrier les restes de Pavelić mais cela n’a pas lieu[56].
Lors des commémorations annuelles du massacre de Bleiburg, Ante Pavelić est parfois évoqué ; il est même acclamé en 2005[49]. Des messes sont régulièrement célébrées en Croatie pour l’anniversaire de sa mort[57], provoquant souvent des réactions polémiques, notamment en 1999[58] et en 2011[59].
Prevedeno na hrvatski
Ante Pavelić
Drugi svjetski rat1959. godineProsinca 1959
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Ante Pavelić (14. srpnja 1889 – 28. prosinca 1959) je hrvatski državnik . Osnivač ustaškog ( ustaškog ), hrvatskog nacionalističkog pokreta fašističkog tipa , od 1941. do 1945. bio je čelnik Nezavisne Države Hrvatske ( Nezavisne Države Hrvatske , NDH) saveznika Osovine tijekom Drugog svjetskog rata .
U politiku se uključio s Hrvatskom pravnom strankom , nacionalističkim pokretom koji podupire neovisnost Hrvatske. Izabran 1927. godine, prisiljen je na progonstvo 1929. godine kada je pristup kralja Aleksandra I. sv . U Rimu, gdje se nastanio, osnovao je ustašku stranku u suradnji s članovima tvrde frakcije Hrvatske desnice, prognanicima poput njega. Grupa je inspirirana metodama i dobio savjet od makedonske unutarnjih revolucionarna organizacija (ORIM), s kojim je organizirao atentat u Marseilleu na9. listopada 1934Aleksandar I sv .
Nakon invazije Jugoslavije od strane Osovine snaga u travnju 1941. , Pavelić je postao vođa samostalne države Hrvatske , osnovana od strane Nijemaca i Talijana. Ovaj režim progoni i ubija 35 000 Židova , između 172 000 i 290 000 Srba i 25 000 Cigana , kao i hrvatske protivnike (posebno komuniste). Nakon proglašenja protužidovskih zakona, Pavelić stvara koncentracijski logor Jasenovac . U svibnju 1945. , suočen s napredovanjem komunističkih partizana , pobjegao je i sklonio se u Austriju, zatim u Rimu, prije nego što se nastanio u Argentini . 1957. ranjen je tijekom dva pokušaja atentata, vjerojatno sponzorirana od strane jugoslavenskih tajnih službi . Sklonio se u Madrid , gdje je i umro 1959. Pokopan je na groblju Saint-Isidore .
Biografija
Ante Pavelić rođen je u Bradina u Bosni i Hercegovini, a potom zauzima Austro-Ugarske [ 1 ] na14. srpnja 1889[ 2 ] u siromašnoj katoličkoj obitelji. Studirao jepravouZagrebu, dobivajući licencu 1914. i doktorat sljedeće godine [ 2 ] . Postavši pravnik, brani nekoliko hrvatskih i makedonskih domoljuba koje procesuirajujugoslavenskisudovi [Što?] [ 3 ] . U politiku se uključio sHrvatskom pravnom strankom, nacionalističkim pokretom u korist neovisnostiHrvatske. Uhićen je 1912. godine u sklopu istrage pokušaja atentata na Slavka Cuvaja ( fr ) [ 4 ], ban (vicekralj ili namjesnik) Hrvatske. Diplomirao je pravo 1915. [ 5 ] .
1922. oženio se Marijom Lovrenčević (1897. – 1984.) s kojom je dobio dvije kćeri Višnju i Mirjanu i sina Velimira [ 2 ] . Maria je bila židovskog podrijetla kroz majčinu obitelj, a otac, Martin Lovrenčević, član Hrvatske pravne stranke, bio je poznati novinar [ 6 ] . Izabran za vijećnika u Zagrebu, tadašnji saborski zastupnik ( 1927. ) [ 7 ] , Pavelić odlazi u progonstvo 1929. godine , kada kralj Aleksandar I. prvi put postavlja režimski diktator [ 7 ] , preimenujući zemlju u Kraljevinu Jugoslavijui raspuštanje parlamenta [ 8 ] .
Progonstvo i formiranje ustaša
Pavelić se tada u Sofiji sastao s vođom Makedonske unutarnje revolucionarne organizacije (ORIM), koja mu je donijela smrtnu kaznu u odsutnosti od strane jugoslavenskog suda, izvora prestiža tijekom sljedećih godina [ 9 ] . Prvo se sklonio u Beč , gdje je uspostavio kontakt s austrijskim protujugoslavenskim časnicima. U Rimu, gdje tada boravi, osnovao je nesigurnog datuma (možda 1930.) ustašku stranku [ 9 ] (de ustaš, “Pobunjenik, pobunjenik”), nacionalistički pokret koji okuplja ostale prognane članove tvrde frakcije Hrvatske desne stranke. Grupa je nadahnuta metodama i dobiva savjete od ORIM-a [ 10 ] , [ 11 ] .
Podržani talijanskim fašističkim režimom , ustaški je pokret rastao i uspostavio paravojne kampove za obuku u Mađarskoj [ 12 ] i Italiji [ 3 ] . Potom se Pavelić predstavlja kao herojski vodič koji u pokret unosi fašističke elemente [ 3 ] . Ideologija radikalizira, integrirajući antisemitske i anti- pravoslavne elemenata [ 13 ] . Stranka mobilizira novac i borce među Hrvatima prognanim u zapadnu Europu (osobito u Francuskoj i Belgiji) [ 14 ] i u Sjevernoj Americi [ 15 ] . Prvo se bavio terorističkim aktivnostima [ 16 ] , a najčešće je postavljanje tempiranih bombi u vlakove koji su išli za Jugoslaviju [ 14 ] . 1932. pobuna u ličkom kraju oštro je suzbijena, objavljujući borbu ustaša [ 14 ] .
Pavelić ograničena atentata 9. listopada 1934 od Aleksandra I st u državni posjet u Marseilleu [ 17 ] . U napadu je ubijen i francuski ministar vanjskih poslova Louis Barthou . Tijekom suđenja u Francuskoj optuženo je šest aktivista, među kojima su samo tri prisutna u Francuskoj [ 18 ] , Italija koja odbija izručiti Pavelića i njegovu zamjenicu Didu Kvaternik . Osuđen u odsutnosti na dva suda, francuski [ 18 ] i jugoslavenski, Pavelić je ostao diskretan narednih godina [12 ] . Još uvijek je pod zaštitom Mussolinija [ 19 ] , ali ovaj ga je unatoč tome zadržao u pritvoru od listopada 1934. do 1936. [ 20 ] dok je Italija pokušavala poboljšati svoje odnose s Jugoslavijom.
Osnivanje Nezavisne Države Hrvatske
Proglas Nezavisne Države Hrvatske, plakat od 10. travnja 1941. s prikazom Ante Pavelića.
U 1940. , dok je situacija u Europi dopušteno Mussolinija ponovno razmotriti sudjelovanje u neprijateljstvima protiv Jugoslavena, talijanski fašistički režim obnovio savez s ustašama, ponovo pokrenuti svoj trening i dopuštajući Pavelić da čine strukturu buduće vlade [ 21 ] . Pavelića prima Galeazzo Ciano , talijanski ministar vanjskih poslova, koji mu nudi da ga postavi na vlast u Hrvatskoj u slučaju talijanske ofenzive na Balkan [ 22 ] . Sa svoje strane, Nijemci prije svega misle na Vladka Mačeka , predsjednika Hrvatske seljačke stranke.koji uživa široku narodnu potporu, ili Miklós Horthy , regent Mađarske , koji obojica odbijaju prijedlog. Stoga nacistički režim prihvaća talijanski prijedlog za uspostavljanje ustaša na vlasti u Hrvatskoj [ 23 ] .
The 6. travnja 1941. godineJugoslavija je provalila od strane Osovine snaga . Na travnja 10 , 1941 , jedan od Pavelica rođaka, Slavko Kvaternik , proglasio Nezavisnu Državu Hrvatsku (NDH) [ 20 ] , [ 24 ] . Došavši pet dana kasnije u Zagreb , Pavelić je preuzeo šefa novog režima [ 20 ] , s naslovom Poglavnika ( “Vođa” ) [ 25 ] , proglašavajući mističnu vezu s hrvatskom nacijom [ 26 ] .
Pristao je ustupiti teritorije Italiji, uključujući veći dio Dalmacije , slabeći potporu koju je imao u administraciji [ 27 ] . U skladu s poviješću i željama svog vođe, ustaška je vlada de facto podređena nacističkoj Njemačkoj i fašističkoj Italiji [ 28 ] , čije institucije kopira. Njemačka i Italija rezerviraju svako područje okupacije u Hrvatskoj, posebno zabranjujući novoj državi formiranje mornarice [ 28 ] . Prema ugovorima s Italijom, talijanski princ postaje kraljem pod imenom Tomislav II. Ovaj monarh nikada ne posjećuje svoje kraljevstvo, sve dok se ne odrekne krune [ 29 ] . U srpnju 1943. , nakon pada Mussolinija i neposredno prije kapitulacije Italije , “Tomislav II” je abdicirao, a Pavelić je tada osudio sporazume sklopljene s Italijom.
Vođa NDH
Pavelić među svoje prioritete stavlja „pročišćenje“ hrvatskoga jezika , potpisujući uredbu o osnivanju Hrvatske agencije za državni jezik (HDUJ) od28. travnja 1941. godine[ 30 ] . Ova se jezična reforma posebno očituje uklanjanjem riječi vanjskog podrijetla, uglavnom srpskog i turskog [ 30 ] , [ Napomena 1 ] , ali i izmjenom pravopisa s ciljem približavanja slavenskim korijenima hrvatskoga [ 31 ] . Nametnut izravnim uputamaPoglavnikakao i memorandumima HDUJ-a, ovaj se događaj širi putem masovnih medija kao što sutisakiradio, kao i u pravnim tekstovima [ 31 ] .
Vojska NDH bori se zajedno sa snagama Osovine i protiv komunističkih partizana i protiv rojalističkih četnika . Štoviše, usprkos uredbama usmjerenim na kontrolu nasilja u provedbi zakona [ 32 ] , postojeći režim s oduševljenjem slijedi Hitlerov savjet potičući etničko čišćenje [ 29 ] , progone i ubojstva 35 000 Židova , između 172 000 [ 33 ] i 290 000 [ 34 ] Srba i 25 000 Roma [ 35 ], kao i hrvatski protivnici (posebno komunisti ). Nakon proglašenja protužidovskih zakona, Pavelić je uspostavio nekoliko koncentracijskih logora [ 36 ] , uključujući logor za istrebljenje Jasenovac , jedini istrebiteljski logor iz Drugog svjetskog rata kojim nisu upravljali nacisti .
Podržava likvidaciju zatvorenika logora, pozorno prateći aktivnosti zapovjednika logora Vjekoslava Luburića [ 37 ] . Također izlaže ljudske ostatke koje nude jedinice koje muče zatvorenike civile [ 38 ] . Njegov slogan u vezi sa Srbima je “trećinu istrijebiti, trećinu istjerati, trećinu preobratiti “ iz pravoslavlja u katoličanstvo [ 38 ] . Ova je etnička politika stoga povezana s snažnom potporom katoličkoj religiji , usprkos snažnom neprijateljstvu između Pavelića i zagrebačkog nadbiskupa.Alojzije Stepinac [ 39 ] . Pavelića u Rimu prima papa Pio XII. , A katolička crkva nikada ne osuđuje zločine NDH [ 38 ] .
Pad NDH
Početkom 1944. neovisna država Hrvatska bila je u jeku političkog i gospodarskog sloma. SS general Ernst Fick u to je vrijeme presudio da Pavelić nije ništa više od “gradonačelnika Zagreba” , a njegova je vlast ograničena na predgrađe glavnog grada. Nijemci idu toliko daleko da razmatraju pretvaranje Hrvatske u protektorat . Predvođeni Mladenom Lorkovićem i Antom Vokićem (ne) u suradnji s Hrvatskom seljačkom strankom , rukovoditelji ustaškog režima pokušavaju uspostaviti kontakte sa saveznicima s ciljem promjene tabora [ 40 ], zatim eventualno zamjena za Pavelića. Pogriješe vjerujući u moguću suradnju s njima, što izvještavaju o svojim namjerama. U kolovozu , nakon prolaska Rumunjske u savezničkom logoru , pripadnici zavjere Lorković-Vokić (ne) zaustavili su se [ 41 ] i osudili na smrt. Val uhićenja pogodio je i ono što je ostalo od Hrvatske seljačke stranke koja se pokušala reorganizirati. Pavelić optužuje i njemačkog predstavnika u Hrvatskoj Edmunda Glaise-Horstenaua za kontakt sa Seljačkom strankom u cilju dobivanja njegove zamjene. Opunomoćenik Reicha ogorčeno se vraća u Njemačku i dobiva njegov premještaj[ 42 ] , [ 43 ] . Porast nasilja od strane ustaša nadmuslimanimadovodi i do stvaranja novih oružanih skupina, ovaj put otvoreno neprijateljskih prema Pavelićevom režimu.
U svibnju 1945. Pavelić je pobjegao pred napredovanjem partizana , usred panike koju su ustaše izazvale u Zagrebu, dok je njegov brat Josip, uključen u ustaški režim, zarobljen i pogubljen [ 12 ] . I sam je u srpnju 1945. u odsutnosti osuđen na smrt [ 44 ] . Sklonio se u austrijske samostane [ 45 ] , zatim u Rim dvije godine, pod zaštitom oca Krunoslava Draganovića [ 46 ] . Rimokatolička crkva je osumnjičen od strane komunista nakon što je pomogao da pobjegne [ 47] , navodeći popustljivost papePija XIIprema ustaškom režimu. Mogle su joj pomoći i anglosaksonske države koje su željele sačuvatiantikomunisteu osvithladnog rata [ 15 ] .
Posljednje godine
Ante Pavelić u bolnici nakon pokušaja atentata 1957. godine.
Smješten u Argentini zahvaljujući zaštiti Juana Peróna 1948. godine, Ante Pavelić tamo vodi građevinsku tvrtku [ 48 ] . Djelujući u hrvatskoj zajednici, 1956. osnovao je Hrvatski oslobodilački pokret [ 49 ] . Ova skupina financira obilježavanje masakra u Bleiburgu u svibnju 1945. [ 50 ] i predstavlja akcije ustaša tijekom rata kao revoluciju nakon višegodišnjeg ugnjetavanja [ 51 ] . Druge skupine za podršku posebno su prisutne u hrvatskoj zajednici u Sjedinjenim Državama, uključujući nekoliko franjevaca koji su pobjegli od Titove odmazde [ 52 ] .
U 1957. , Pavelić je bio ranjen u Buenos Airesu u dva pokušaja atentata, vjerojatno pod pokroviteljstvom Udbe , tajne službe komunističke Jugoslavije . Otkriven, mora otići u progonstvo kako bi izbjegao izručenje . Sklonio se s obitelji u Španjolsku , u Madrid , uz dogovor Francovog režima, pod uvjetom da ostane diskretan [ 48 ] .
Preminuo je 1959. od ozljeda [ 53 ] . Pokopan je u španjolskoj prijestolnici, na groblju Saint-Isidore [ 54 ] .
Španjolska država, međutim, ne pruža dovoljno uvjerljive dokaze o smrti Ante Pavelića, ne prenose se fotografije, baš kao što niti jedan jugoslavenski dužnosnik ne može utvrditi ovu smrt, a jugoslavenska država sumnja sve do Titove smrti, 1980. Između 1981. i 1987. , jugoslavenske vlasti tražile su od Španjolske pristup Pavelićevim posmrtnim ostacima kako bi potvrdile njegovu smrt, bez rezultata. Raspad Jugoslavije u nekoliko država od 1991. stati na kraj tim postupcima.
Posteritet i počast
Nekoliko terorističkih skupina iz 1970-ih tvrdi da su dio ustaškog pokreta i metoda koje je zagovarao Pavelić tijekom međuratnog razdoblja, napadajući zrakoplove i ubijajući jugoslavenskog veleposlanika u Švedskoj [ 55 ] . Tijekom raspada Jugoslavije devedesetih godina , hrvatski su separatisti koristili sliku Pavelića i simbole ustaškog režima, dok su zločine NDH Srbi uzimali kao izgovor za masakr Hrvata [ 56 ] . U to vrijeme hrvatski predsjednik Franjo Tuđmanrazmatra mogućnost repatrijacije Pavelićevih posmrtnih ostataka, ali to se ne događa [ 57 ] .
Tijekom godišnjih obilježavanja masakra u Bleiburgu ponekad se spominje Ante Pavelić; čak je i hvaljen 2005. [ 50 ] . Mise se redovito slave u Hrvatskoj na godišnjicu njegove smrti [ 58 ] , što često izaziva kontroverzne reakcije, posebno 1999. [ 59 ] i 2011. [ 60 ] .
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